SOMMAIRE DROIT CIVIL | NOTIONS DE COURS |
Il y a en fait trois conditions pour engager la responsabilité civile délictuelle du fait personnel de quelqu'un, ces conditions sont assez "générales" dans le sens où l'on retrouvera la notion de faute et celle de dommage ailleurs que dans la responsabilité du fait personnel, ces trois conditions sont :
Nous allons voir chacune de ces conditions ! Si si !
Le dommage doit résulter de la lésion d'un intérêt légitime. C'est d'ailleurs une condition générale pour agir en justice.
Le dommage doit pouvoir être apprécié au moment du jugement. Sinon on en sort pas...
Le dommage doit être certain. C'est ma jambe coupée. C'est aussi le préjudice futur qui existera. Jambe coupée, ca tombe mal j'étais coureur sportif...
Exemple : Accident de voiture à cause d'un chauffard, on me transporte à l'hôpital, erreur médicale, on m'ampute (oui j'ai pas de chance...). Il y a faute du chauffard, il y a dommage (ne pas oublier que j'ai une jambe en moins ...) mais pour autant y-a-t-il lien direct de causalité entre la faute du chauffard et mon dommage ?
On pourrait être tenté de dire oui, par sévérité envers le chauffard, mais imaginons une situation où la faute est "pardonnable", un ami me blesse avec un couteau, hôpital, faute etc... Que dire... que dire... ?
Si on admet que la faute du chauffard ou de l'ami a un lien de causalité direct avec le dommage (ce qui n'exclut d'ailleurs pas une part de responsabilité à l'hôpital), on adopte la théorie de l'équivalence des conditions. Mais alors on n'a pas fini, parce qu'il peut y avoir toute une série de fautes en plus qui auront un lien de causalité direct avec le dommage (accident d'ambulance, de brancart...)
On peut donc se dire que plutôt on va prendre la faute qui a eu pour conséquence directe le dommage... C'est plus logique... On l'appelle théorie de la cause adéquate. Ca signifie cependant pas que l'on exclut la possibilité de demander la réparation d'un dommage à plusieurs personnes ! Voir plus bas concernant l'exonération. Quand on a du mal à trouver laquelle des fautes a un lien de causalité direct avec le dommage, la jurisprudence tente de trouver une faute collective...Un exemple ? Les chasseurs qui tirent tous ensemble et tuent une personne sans que l'on puisse savoir quelle balle l'a tuée... c'est arrivé...!). Dans l'exemple proposé plus haut, la faute ayant un lien de causalité directe serait l'erreur médicale (quant à l'amputation...).
Sur ce problème la jurisprudence est parfois ambiguë. Un arrêt de la chambre des requètes de 1942 consacre la première théorie, un arrêt de la chambre sociale de 1943 consacre la seconde... Il faut retenir qu'en général la jurisprudence retient la plus logique, la cause adéquate.
Le lien de causalité est aussi très important car c'est surtout cette condition qui va permettre de contester la mise en oeuvre de la responsabilité.
La force majeure qui est un événement imprévisible, irrésistible, et extérieur. C'est même pas la peine de chercher une faute si on a une force majeure, ça exclut toute responsabilité.
Le fait d'un tiers, en fait surtout la faute d'autres personnes. Si ces fautes ont un lien de causalité direct et prouvé, la responsabilité des deux (ou plus) fautifs sera engagé in solidum (chacun est tenu envers la victime de la réparation de TOUT le préjudice, mais bénéficient ensuite d'une action récursoire contre les co-fautifs pour se faire rembourser...).
La faute de la victime. Ce n'est pas seulement le fait qui exonère. Il faut une faute.
Si cette faute n'est pas un cas de force majeure, alors on va exonérer à proportion de la gravité de la faute.
Cette faute peut résider dans quelque chose de très matériel comme dans l'acceptation d'un risque, mais il faut alors que ce risque soit anormal (monter dans une voiture volée, conduite par quelqu'un qui n'a pas son permis !).